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Présentation du Syndicat National des Eleveurs de Lamas et Alpagas

La tuberculose des camélidés à l’homme - Témoignage avril 2012

Une agricultrice raconte comment elle a contracté la tuberculose.
Auteur : Philip Case
Revue : Farmers Weekly Interactive
Mardi 24 Avril 2012


Une propriétaire de cheptel qui a démarré un site internet pour augmenter la prise de conscience de la tuberculose bovine chez les alpagas est elle-même gravement affectée par cette maladie.

Dianne Summers a reçu le diagnostique de tuberculose humaine causée par le Mycobacterium bovis la semaine dernière, alors que les médecins pensaient initialement qu’elle souffrait de pneumonie.

Melle Summers, de Redruth, Cornouaille, a fondé le ‘Camelid TB Support & Research Group’ (Groupe de recherche et de soutien sur la tuberculose des camélidés) après avoir perdu un de ses alpagas infecté par la maladie il y a presque quatre ans de cela.  Le groupe ainsi que son site internet sont depuis devenus, pour les propriétaires de camélidés à travers le pays, une importante source d’information sur la tuberculose bovine.

Elle est tombée malade en février, présentant de lourds symptômes d’un simple rhume. Les médecins suspectaient qu’elle souffrait d’une pneumonie mais des tests ont confirmé plus tard sa pire crainte d’une contraction de tuberculose.

"Je croyais que tout cela était derrière moi, mais cela m’a juste détruite à nouveau," dit-elle. ‘Mon généraliste m’a dit que les hommes peuvent être porteurs de la maladie pendant des années avant qu’elle ne se manifeste."

Melle Summers est alitée et les médecins ont prescrit un cocktail médicamenteux incluant de l’ethambutol, de la risampicine, de l’isoniazide et de la pyridozine. Les prendre a conduit à d’importants effets secondaires. Ils lui ont dit que son rétablissement prendrait neuf mois.

Elle a cessé de travailler pendant sa convalescence et vit en s’imposant l’isolement. Des amis s’occupent de son cheptel de 20 alpagas et 3 moutons.


Melle Summers a perdu son premier alpaga atteint de tuberculose bovine en 2008. Sept autres morts furent accréditées en novembre 2009. Toutefois elle a dit que son cheptel était actuellement indemne de tuberculose.

Elle est membre du ‘British Alpaca Society’ (BAS - Société britannique des alpagas) et son rôle consiste à informer les autres propriétaires de camélidés sur la manière de traiter cette maladie chez les animaux.

Melle Summers a visité des douzaines d’élevages dans le pays et conseillé au sujet du traitement de ce problème. Elle attend toujours de savoir si sa maladie est liée à son propre cheptel ou à un autre avec lequel elle aurait eu affaire.

Melle Summers a démarré AlpacaTB.com pour mettre en lumière le risque posé par la tuberculose bovine aux camélidés, tels les alpagas et les lamas, et pour fournir des conseils aux propriétaires.


Plus couramment associée aux blaireaux et aux bovins, la tuberculose bovine a aussi touché 56 cheptels d’alpagas et de lamas en Angleterre et au Pays de Galle en date du 1er mars
 2012.

Mais elle croit que la tuberculose bovine chez les camélidés est plus fréquente au Royaume Uni que ne le suggèrent les rapports et elle accuse la British Alpaca Society (BAS) de mettre le problème de côté.

"Il y a maintenant eu 59 troupeaux touchés, ce qui est beaucoup. Mais je crois qu’il y a bien plus de trous creusés dans les champs à travers le Royaume Uni," ajoute-t-elle.


Melle Summers presse les propriétaires d’alpagas et de lamas qui suspectent la tuberculose dans leurs cheptels d’agir de manière responsable et de signaler tout cas suspect.


"Les alpagas peuvent être couverts de lésions, et pourtant être capables de marcher parfaitement," dit-elle.

"Si vous perdez des animaux dans votre troupeau, assurez-vous de faire un examen post-mortem".


"Les éleveurs d’alpagas ont besoin de savoir s’ils ont de la tuberculose bovine dans leur troupeau, non seulement pour le risque encouru par leurs animaux mais aussi le leur et celui de leur famille."

L’Agence pour la Protection Sanitaire a dit que 35 cas de tuberculose humaine ont été causés par le mycobacterium bovis au Royaume Uni en 2009, 29 en 2008 et 28 en 2007.


Mais un porte-parole de l’agence a dit que le risque de personnes contractant la tuberculose provenant de bétail, inclus les alpagas, était "très faible".

"La tuberculose humaine causée par le Mycobacterium bovis compte pour moins de 1% du total de la tuberculose au Royaume Uni. C’est vraiment un tout petit pourcentage," a dit le porte-parole.

La Société Britannique de l’Alpaga (BAS) a dit qu’un test sanguin a récemment été développé et peut détecter la tuberculose bovine chez les camélidés infectés. Mais ce test attend toujours la validation des autorités.


Un porte-parole de ce groupement a dit: "La tuberculose humaine causée par le Mycobacterium bovis était un énorme problème généralement causé par les gens qui buvaient du lait non pasteurisé. Mais les cas sont maintenant très rares, et pour autant qu’on sache le cas de Dianne est le premier d’une personne avec des camélidés.


"Dianne a fait un travail colossal pour nous, aidant les agriculteurs dont les troupeaux ont été infectés par la tuberculose. Nous faisons déjà énormément pour l’information sur la maladie auprès des propriétaires de camélidés. Mais je suppose que Dianne aimerait que nous criions sur les toits davantage. Nous lui souhaitons un prompte rétablissement."

Le DEFRA (Department for Environment, Food and Rural Affairs – Département pour l’environnement, l’alimentation et les affaires rurales) a dit qu’il n’y avait actuellement aucune restriction légale de circulation pour les camélidés.

"Nos statistiques montrent que les camélidés ne sont pas un réservoir majeur de tuberculose bovine et ne sont pas une cause majeure de son expansion" a dit un porte-parole.


"Pour les alpagas et autres animaux non-bovins, nous travaillons avec les propriétaires de camélidés pour tester et mettre en place les mesures pour arrêter l’expansion de la maladie. Nous travaillons aussi avec les propriétaires pour supprimer les animaux infectés et les dédommager de leurs pertes."


Toutefois, le DEFRA est actuellement en train de revoir ses mesures concernant les animaux non-bovins qui contractent la tuberculose et d’évaluer si des changements dans la législation sont nécessaires.

 


Source: Lien article version anglaise original